Roger Frappier – Hommage Ciné Québec 2011

Roger Frappier commence sa carrière comme monteur et réalisateur mais il est surtout connu comme producteur et, à ce titre, son nom est associé aux principaux succès du cinéma  québécois de fiction. Il l’a véritablement fait connaître au monde entier. Pour y parvenir, il s’est battu sa vie durant contre d’innombrables obstacles. Présent au sein  du conseil d’administration de divers organismes, notamment l’Institut québécois du cinéma, il a favorisé l’essor et la consolidation de l’industrie cinématographique du Québec. Aujourd’hui, il soutient toujours régulièrement la relève et a encore plein de projets en tête.

M. Frappier est né à Saint-Joseph-de-Sorel en 1945.  Il s’exerce à plusieurs métiers du cinéma avant de devenir producteur. Après des études au London School of Film Technique, il revient au Québec où il travaille auprès d’Arthur Lamothe et s’initie à la réalisation de documentaires. Comme assistant-réalisateur, il apprend son métier auprès de cinéastes comme Robert Altman, Claude Jutra et Gilles Carle. En 1984, à la suggestion de Denys Arcand, il devient producteur. Promu directeur du studio de fiction de l’Office national du Film, il est associé à trois grands succès de 1986 : Anne Trister de Léa Pool, Pouvoir Intime d’Yves Simoneau, coproduit avec Claude Bonin et Le déclin de l’empire américain de Denys Arcand coproduit avec René Malo.

En 1986, il quitte l’ONF et s’associe au producteur Pierre Gendron et fondent les Productions Oz qui deviendront Max Films avec la venue de Pierre Latour. Ils produisent Un Zoo la nuit (1987) de Jean-Claude Lauzon sélectionné à La Quinzaine des réalisateurs à Cannes et Jésus de Montréal (1989) de Denys Arcand qui remporte le prix du Jury au Festival de Cannes et qui est finaliste aux Oscars. Il établit à la même époque des partenariats à l’international, notamment avec l’Europe et l’Argentine où il produit El lado oscuro del corazon d’Eliseo Subiela qui obtient le Grand Prix des Amériques au Festival des films du Monde en 1992. En 1996, Roger Frappier initie et produit le film Cosmos réalisé par six jeunes cinéastes de la relève. Ce film, sélectionné à La Quinzaine des réalisateurs à Cannes reçu le Prix international des cinémas d’art et d’essai.

En 1998 Luc Vandal se joint à Roger Frappier et à l’équipe de Max Films. Ensemble ils produisent des films au succès à la fois critique et populaire. Mentionnons Maelström (2000) de Denis Villeneuve, La vie après l’amour (2000) de Gabriel Pelletier, La turbulence des Fluides (2002) de Manon Briand, Père et Fils (2003) de Michel Boujenah La Grande Séduction (2003) de Jean-François Pouliot, La vie avec mon père (2005) de Sébastien Rose, Les Filles du Botaniste (2007) de Dai Sijie, Borderline (2008) de Lyne Charlebois, Dédé à travers les brumes (2009) de Jean-Philippe Duval et A l’origine d’un cri (2010) de Robin Aubert.

Lorsqu’il était président des Rendez-vous du cinéma québécois, Roger Frappier a fondé avec d’autres artisans la Soirée des Jutra, aujourd’hui considérée comme la fête incontournable du cinéma québécois. En 1993, son travail de producteur a été honoré par le Festival des Films du monde. En 1996, il est honoré du titre de Chevalier de l’Ordre des arts et des lettres de France par le ministre de la culture Jack Lang. Dans le cadre de sa 51e édition, le Festival de Cannes a rendu en 1998 un hommage particulier à onze producteurs du monde entier parmi lesquels figurait Roger Frappier et en novembre 1999, lors de la remise des Prix du Québec, Roger Frappier y a reçu le prix Albert-Tessier qui récompense l’ensemble de son œuvre dans le domaine du cinéma. Le 3 juin 2010, il est fait Officier de l’Ordre national du Québec par le Premier ministre monsieur Jean Charest.